Ça y est, l’Écomusée d’Alsace à ré-ouvert ses portes et ce jusqu’au 4 novembre. Cette année une place toute spéciale pour les coiffes alsaciennes à travers deux expositions qui les mettent à l’honneur : La Maison des coiffes et [Ca des coiffes] dans la gare.
Bon, d’accord, quand on dit coiffe alsacienne, on pense tout de suite au grand nœud noir. C’est la coiffe la plus emblématique d’Alsace pour de multiples raisons. Mais on peut parler en Alsace comme pour d’autres régions de France ou d’Europe de la richesse des coiffes. Car elles sont diverses, variées et souvent très éloignées de ce grand nœud pas toujours noir, aussi, et qui leur fait de l’ombre.
Il est préférable de visiter la maison des coiffes en premier… Il sera plus aisé de se laisser transporter par les secondes quand les premières vous auront susurré un peu de leurs secrets.
Et puis redécouvrir l’Ecomusée d’Alsace est toujours un plaisir. Depuis combien de temps n’y êtes-vous pas allé ? Il y a des changements, des animations nouvelles chaque année. Alors, pourquoi ne pas profiter d’un dimanche ensoleillé pour un petit tour du côté d’Ungersheim ?
La maison des coiffes
J’ai eu un vrai coup de cœur pour cette maison des coiffes qui ressemble autant à l’extérieur qu’à l’intérieur à une maison de conte de fée…. La scénographie d’Elsa Roucou est très réussie.
Chaque coiffe est présentée sur un plateau tournant dans une ambiance sonore rappelant les boîtes à musique. Du coup, on peut les voir sous toutes leurs coutures….Certaines sont sous des cloches en verre.Maison-des-coiffes-Ecomusée-Alsace-2018
Cela m’a rappelé la cloche de mariage que mon arrière grand-mère vendéenne gardait précieusement sur sa cheminée. A l’intérieur se trouvait soigneusement conservés sa couronne et son bouquet de mariée en perles et fleurs d’oranger en cire… Cela m’a aussi fait penser à la cloche conservant la rose dans le conte de la Belle et la Bête et à mon coffret boite à bijoux musicale de mon enfance dont la petite danseuse tournait quand je l’ouvrais…
Le nœud noir y est présent, bien sûr. Mais il se fait discret au milieu des coiffes à bec, des coiffes de dentelles empesées, des bonnets rebrodés au fil d’or ou simplement garnis de rubans de soie…
Ces coiffes anciennes proviennent des collections de l’Écomusée et révèlent la grande diversité des coiffes alsaciennes du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
Textes et bande audio nous accompagnent pour nous aider à décoder les couleurs, les tissus, les éléments décoratifs de ce signe d’identité territorial fort qu’est la coiffe.
Par sa coiffe, la femme exprime sa personnalité et son identité sociale. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, elle peut aussi exprimer son appartenance religieuse et son statut de femme mariée ou célibataire
[Ca des coiffes !]
En écho à La maison des coiffes, la Fédération des Métiers d’Art d’Alsace propose, dans la gare, une exposition inédite.
14 artisans d’art ont relevé le défi de réinterpréter les coiffes alsaciennes, élément emblématique du costume régional.
Dans une scénographie épurée de Véronique Bretin, les 14 pièces présentées se parlent, se répondent, à travers des matières aussi diverses que la céramique, le textile, le métal, la pierre ou le verre. L’ambiance sonore fait lien avec celle de la Maison des coiffes.
Grâce à leur ingéniosité, leur créativité et leur maîtrise technique, ces artistes de la matière proposent plusieurs visions de la coiffe alsacienne : poétique, symbolique, architecturale, graphique, conceptuelle, sculpturale voire complètement décalée ! L’univers fascinant de ces 14 artisans d’art surprend, émerveille et, quelques fois, «décoiffe».
Les créateurs :
– Annie BASTE-MANTZER, modiste
– Suzanne CAPDEVIELLE, céramiste
– Ozden Dora CLOW, modiste
– Eric DE DORMAEL et Agnès BAILLON, sculpteurs
– Nicola DE RIENZO, photographe
– Stéphanie DIDIER, maroquinière
– Christian FUCHS, sculpteur sur pierre
– Julie GONCE, sculpteur verrier à la flamme
– Barbara LEBOEUF, céramiste
– Sonia RINALDI, graveur sur pierre et émailleur sur lave
– Dominique STUTZ, céramiste
– Rita TATAI, costumière
– Lolita TCHELKINA, créatrice de bijoux perlés
La robe PASSAGE de l’Atelier la Colombe, 48 coiffes alsaciennes
Passage… sur un modèle de robe de bal rappelant le bal des débutantes, Passage évoque le changement de statut de la femme à travers un dégradé allant du rouge écarlate au noir avec 8 dimensions de coiffes différentes.