Chez Geht’s In, on aime l’Alsace et comme on aime aussi les tissus, forcément, on ne peut qu’être séduites par le kelsch. Le kelsch, c’est ce tissu de lin ou de métis fabriqué en Alsace.Le croisement des fils forment un motif de carreaux rouge et/ou bleu… De là, les combinaisons sont multiples et chaque tisserand pouvait amener sa touche personnelle reconnaissable.
Le kelsch, un tissu d’Alsace
Son existence remonte à Charlemagne alors que la culture du pastel, de couleur bleue se développait autour de Cologne, d’où son nom. Tout d’abord utilisé pour le linge de lit, édredons, rideaux d’alcove il a ensuite servi à la confection de linge de maison. Les paysans possédant un métier le confectionnaient en hiver. Cela permettait aux familles modestes d’augmenter ainsi leurs revenus. La culture de la garance a permis d’enrichir les motifs.
A partir de fils bleus, rouge et bis, les combinaisons de couleur sont infinies. il est difficile de trouver deux kelsch semblables. Ceux-ci diffèrent selon les régions, les familles et les tisserands. L’entrecroisement alterné permet aussi de donner l’impression de carreaux violets. Ils étaient plus appréciés à la fin de XIX ème siècle. Si au départ le bleu était tiré du pastel, l’indigo a pris ensuite le dessus avant l’arrivée des teintures chimiques.. Le rouge, quand à lui provenait de la garance cultivée du côté de Haguenau.
La fabrication du kelsch a pratiquement disparu entre 1890 et 1970 ainsi que la culture du lin en Alsace. En 2015, il restait deux tisserands produisant encore du kelsch en Alsace, l’un à Muttersholtz (Bas-Rhin), l’autre à Sentheim (Haut-Rhin).
En 2017 une production soudainement en danger
Jusqu’à son décès en 2017, Michel Gander à Muttersholtz15, a perpétué une tradition familiale vieille de sept générations, avec ses 7 métiers mécaniques, créant de nouveaux motifs avec de nouvelles couleurs Sa disparition a laissé ses métiers silencieux, faute de repreneur.. A Sentheim, les métiers à tisser de Marlène et Gérard Abraham sont à bras, ils ne peuvent absorber la demande.
En 2018, sur l’impulsion de Pia Klauss de Seebach qui en assure la diffusion, la société Emanuel Lang à Hirsingue, en reprend la production.
Parallèlement, Laurence Fritz, de Bleu Kelsch, édite aussi sa collection.
Deux métiers de Michel Gandler sont vendus à Cedric Plumey, un jeune tisserand passionné à Montbéliard, selon les souhaits même de monsieur Gandler. Celui-ci, après un temps d’hésitation et d’adaptation reprend la fabrication de kelsch dans la lignée de monsieur Gandler. Il reste 5 métiers à Mutersholtz, vont-ils eux aussi trouver un second souffle ?
Et maintenant ?
en 2023 la société Emmanuel Lang a déposé le bilan arrêtant la production… Bleu Kelsch continue d’éditer des kelschs et Cédric Plumey a racheté les autres métiers de monsieur Gander. Son kelsch est vendu à Plaisirs d’Alsace à Strasbourg
Geht’s In et le Kelsch
Chez Geht’s In, nous fabriquons des Elsassrock en kelsch à la demande…. Nous avons essayé celui d’Emmanuel Lang et celui de Cédic Plumey… Dilemne compliqué, privilégier la fabrication semi-industrielle en Alsace ou une fabrication plus artisanale, issue d’un héritage symbolique fort, mais installé un peu plus au sud, en France Comté….
Après essais, en partenariat avec la boutique Plaisirs d’Alsace, nous avons opté pour le kelsch de Cedric Plumey, héritier symbolique… Pour nous, il n’y a pas photo quand à la qualité. Il est plus souple, plus solide et forcément, en tant qu’artisanes, on se sent naturellement plus proches de l’artisan que de l’industriel.
Nous pouvons aussi réaliser des gilets alsaciens en kelsch. Nous travaillons à une robe d’été en lin uni et kelsch, la robe Süzel.
Le prix du kelsch fait forcément monter le prix de notre Elsassrock. Il est toujours possible de choisir une Elsassrock façon kelsch
A suivre