Châles et tabliers, parures d’antan à la Maison du Kochersberg

Jusqu’au 20 novembre 2022, une superbe exposition temporaire  à voir à la Maison du Kochersberg à Truchtersheim autour des châles et tabliers, pièces indispensables du costume alsacien féminin. De pièces utilitaires, ils sont devenus parures, fabriqués dans des tissus précieux et souvent rebrodés…

Les tabliers de l’Alsacienne 

Tablier de soie façonnée rebordée de semis de fleursmaison du Kochersberg Truchtersheim

Tablier de soie façonnée rebordée de semis de fleurs

Le tablier est une pièce de facture simple, la plupart du temps un rectangle, froncé à la taille, recouvrant le devant du vêtement et le protégeant lors des travaux domestiques. C’est une pièce que l’on porte toute la journée, car la plupart des jupes montées sur corselet se ferment devant et le tablier en cache l’ouverture et souvent aussi l’accès à la poche.

Dans son usage quotidien il se doit d’être robuste, lavable aussi, car il va se prendre un peu toutes les tâches du travail domestique, cuisine, ménage, mais aussi les travaux de jardin et des champs… Dans certains villages les femmes ont un tablier réservé exclusivement pour faire les lits.

Pour sortir, le tablier se doit d’être bien propre et jusqu’en 1830, le tablier blanc est généralement utilisé. Il se porte aussi bien en ville qu’à la campagne et c’est dans la qualité du tissu que les différences se font. En tulle, mousseline, enrichi de plis et de jours, il continue à être porté avec le costume traditionnel lors des fêtes religieuses à Geispolsheim.

Vers 1830, les tabliers chatoyants

Tablier en satin de soie rebrodé de bouquets de lilas Maison du Kochersberg Truchtersheim

Tablier en satin de soie rebrodé de bouquets de lilas

À cette époque apparaissent les tabliers chatoyants en soie, en satin de Chine, en taffetas, rayés ou fleuris. Les femmes peuvent les porter pour aller à l’église.

Les tissus vendus par les colporteurs sont quelquefois plissés. Les tabliers étroits du début sont remplacés par des tabliers froncés ou façonnés de différentes manières à la taille. Deux longs rubans, croisés dans le dos, sont ramenés à l’avant et noués en formant un beau nœud.

Plus récemment le tablier se ferme à droite à l’aide d’une cordelette fixée à un bouton. Un nœud décoratif, souvent en soie moirée, est fixé sur le devant du tablier. En période de deuil l’ensemble est noir.

À la fin du XIXe siècle, les tabliers brodés

Les tabliers brodés, en soie ou en satin noir, sont les plus récents. Les broderies, assorties à celles du grand châle, sont très raffinées. Dans le nord de l’Alsace les tabliers sont souvent décorés de semis de petites fleurs ou de bouquets. Dans le Kochersberg, les deux angles du bas des tabliers sont ornés de guirlandes de fleurs des champs : roses, tulipes, iris, myosotis, marguerites, lilas ou muguets. Le bouquet tricolore n’est pas lié à la tradition mais aux manifestations patriotiques lors de la Libération. À Meistratzheim et dans les bourgs de Haute-Alsace, les tabliers en soie brochée, portés sur les robes bourgeoises, se mettent pour aller à l’église. Ils ne se portent ni pour aller danser ni pour les fêtes profanes.

 

Les châles traditionnels portés par l’Alsacienne

Petit châle en taffetas broché vieux rose, Maison du Kochersberg, Truchtersheim

Petit châle en taffetas broché, vieux rose avec une bordure fleurie, un carré central décoré d’un semis de fleurs et d’un plumetis argenté. La technique de tissage induit des couleurs et des reflets changeants.

Vers les années 1830, il y eut d’abord le « petit châle  »

Le châle apparait aux environs de 1834. Les maraîchères des faubourgs de Strasbourg mettent un petit fichu de soie noire ou de couleur, sans franges, qu’elles drapent en de multiples plis. Les pans sont rejetés sur les épaules et noués sur la nuque. Sa fonction est décorative mais peut être aussi utilitaire pour avoir chaud. Les femmes du pays de Hanau adoptent la mode dite « Owe herum ».

 

Au milieu du XIXe siècle, le « grand châle »

châle gris en organza, bordé de rayures violettes, écrues et noires en taffetas. Pointe brodée à la machine d’un semis de fleurs. Maison du KochersbergSous le second Empire,les campagnes alsaciennes adoptent les grands châles de soie à longues franges. Rayés, fleuris, à carreaux, chatoyants, en soieries de Lyon, ils arrivent dans les hottes des colporteurs. Plus tard ils seront brodés. Ils rehaussent la banalité du casaquin Kasaweck et cachent à présent les formes des femmes, à la grande satisfaction des Églises catholiques ou protestantes. Adopté dans les campagnes vers 1860 et d’inspiration polonaise, le Kasaweck remplace progressivement collerettes, dentelles, plastrons et devantiers. Le châle porté « Owe herum », drapé de plis somptueux, étale la richesse de ses longues franges sur la poitrine. Une autre manière de le porter consiste à le porter sur les épaules, à croiser ses deux pans à la hauteur de la taille et à les nouer dans le dos, sous la pointe d’angle richement ornée.

châle en étamine de laine, kaki et violet, avec des motifs de damiers bicolores kaki et écru, complété par des rayures tissées en satin écru.

châle en étamine de laine, kaki et violet, avec des motifs de damiers bicolores kaki et écru, complété par des rayures tissées en satin écru.

Les châles sont tissés en cachemire, en laine fine ou en satin de Chine, initialement brodés à la main, puis à la machine,On ne porte ces châles que les jours de fête. Ils ont un coup très élevé.. Les femmes les retirent pour danser. En été, elles les remplacent par des foulards de soie brochée qu’elles portent sur le casaquin Kasaweck.

Un grand châle en laine fine, en cachemire ou en soie permet de mieux se protéger du froid en hiver.

En général le costume féminin ne comporte pas de manteau ni de cape. Cependant, à Schleithal qui était autrefois sous la gouvernance de l’évêché de Spire, les femmes portaient en hiver une imposante houppelande noire.

qu’y a-t-il encore à voir ?

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      Cela vaut le coup d’aller faire un petit tour à la Maison du Kochersberg.  tout d’abord pour l’exposition Châle et tablier… Ensuite pour l’autre exposition temporaire : « L’héritage de 1870 » jusqu’au 11 octobre…

    • Depuis 2017, la Maison du Kochersberg est intégrée à une structure plus grande, l’Eskapade  qui comprend également l’Office de Tourisme et d’Attractivité du Kochersberg, un atelier d’artiste graveur, un espace numérique, une salle de conférence, un restaurant italien: La FugaAu second étage vous trouverez Le Kube, un espace numérique pour petits et grands.
      • Un superbe film présentant le Kochersberg projeté à 180 ° sur un mur de 3 m de haut
      • Une salle numérique pour découvrir et s’initier de façon ludique et interactive à l’alsacien, aux langues étrangères, à la musique… Les enfants adoreront !

      Exposition sur les coiffes  en 2018

      Maison du Kochersberg et Eskapade, 4 place du marché 67370 Truchtersheim. tél 03 88 21 46 90.

      Retrouvez l’association sur son site facebook.com/lesamisdelamaisondukochersberg. Visites guidées sur rendez-vous pour les groupes

       

    • Tous les jours sauf le lundi. Les mardis, mercredis et jeudis de 09h00 à 12h00 et de 14h00 à 17h30, les vendredis de 09h00 à 12h00 et de 14h00 à 19h00 et les samedis et dimanches de 14h00 à 17h00
    • jusqu’au 20 novembre 2022

La Maison du Kochersberg musée

4 place du Marché

Truchtersheim 03.88.21.46.91

  • Plein tarif : 4.00 €
  • Adhérents : gratuit
  • Jeunes (Pour les – de 18 ans) : gratuit
  • Demandeurs d’emploi : 4.00 €
  • Enfants (Pour les – de 12 ans) : gratuit
  • Seniors : 4.00 €
  • Etudiants / Scolaires : gratuit

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